Bob Morane T049 Trafic aux Caraïbes by Vernes Henri

Bob Morane T049 Trafic aux Caraïbes by Vernes Henri

Auteur:Vernes, Henri [Vernes, Henri]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Aventure
Éditeur: Trafic aux Caraïbes
Publié: 2012-05-05T22:00:00+00:00


Chapitre VIII

Il faisait un noir de suie, et pourtant Bob Morane et Bill Ballantine savaient qu’ils étaient là par milliers, montant vers eux en une progression lente d’insectes obèses. Des milliers de crabes tourteaux, larges comme deux mains et aux pinces énormes, capables de couper un fil de fer, ou un doigt, d’un seul coup. Les deux amis les connaissaient bien, ces crustacés géants des tropiques, et ils savaient que, quand ils sont en bande et que la faim les attire, rien ne leur résiste ; rien ni personne, et surtout pas deux hommes ligotés et incapables de fuir ou de se défendre.

Le bruit des carapaces s’entrechoquant ou se frottant sur le sol devenait à chaque instant plus précis, et l’on pouvait même entendre à présent les claquements secs des pinces qui s’ouvraient et se refermaient telles des tenailles bien graissées.

Bill parla, d’une voix entrecoupée par la terreur montante.

— Nous allons être… dévorés vivants, commandant !… Sans même pouvoir… nous défendre…

Autour de leurs jambes, ils devinaient maintenant un grouillement de corps cuirassés et, soudain, Bob poussa un cri de douleur car, à travers le mince tissu de son pantalon, il avait senti des pinces puissantes cisailler sa chair. De ses pieds entravés, il rua de gauche et de droite, et il sentit plusieurs corps durs rouler au loin. Bill s’était mis, lui aussi, à ruer de tous côtés, à frapper le sol de ses talons, mais les crabes continuaient à les entourer, toujours plus nombreux, ils le savaient. Ils en repoussaient dix ; il en revenait cent. À plusieurs reprises, des pinces entamèrent à nouveau leurs chairs et, par les blessures ainsi faites, le sang coula, se mêlant à la sueur d’angoisse qui les baignait.

Alors, ces deux êtres de fer, rompus à tous les dangers, cuirassés contre toutes les peurs, firent ce qu’ils n’avaient peut-être jamais fait au cours de leurs existences riches en émotions de toutes sortes.

— À l’aide ! hurlèrent-ils. À l’aide !… À L’AIDE !…

Et c’est alors que l’inespéré se produisit car, venant du fond de la caverne, une voix qu’ils connaissaient bien – une voix qui raclait les r – leur répondit :

— J’arrive, les amis !… J’arrive !…

Derrière eux, il y eut un bruit de course, de pierres qui dégringolaient, et la lumière d’une puissante torche électrique envahit la grotte. Bob et son compagnon purent alors apercevoir la masse des crustacés. Ceux-ci, grands comme des assiettes sortaient réellement de l’eau par milliers, brandissant des pinces larges comme des mains d’enfants. Mais, déjà, Tiger Jack avait bondi, écrasant du talon les crabes grouillant autour des jambes des deux prisonniers, en repoussant d’autres à grands coups de pieds.

Quand il eut un peu déblayé les alentours, le Gantois, qui n’avait rien d’un fantôme, coupa de deux coups de couteau les cordes qui retenaient Bob et Bill à leurs rochers. Les saisissant alors chacun à leur tour par le col de leurs vêtements, il les traîna vers le fond de la caverne, hors de portée des redoutables pinces. Alors seulement, Jack trancha les liens nauséabonds qui immobilisaient Morane et Ballantine.



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